14km - samedi 5 septembre
2015
Du lac à la rivière, d’une
bataille à l’autre
Morat n‘a rien perdu de son
charme, ni le lac de son attrait. Le centre médiéval est resté intact tout comme
le mur d’enceinte, épargné de la démolition en 1900, faute de moyens
financiers. On l’a échappée belle ! En traversant les rues, nous nous rappelons la course commémorative de la bataille de Morat à laquelle nous
participions: le bain de foule, l’atmosphère avant le départ, les survêtements abandonnés
sur les branches des platanes, l’odeur des baumes chauffants, autant de
souvenirs dans nos têtes. Jon a passé la nuit à Morat alors que j'ai fait un saut de puce à la maison pour faire ma lessive car j'ai décidé de poursuivre avec lui la traversée.
Nous quittons la cité en direction de l’est. Les fermes aux grandes toitures et aux fenêtres fleuries de géraniums, les jardins potagers tip-top. Le randonneur ne ressent pas nécessairement dans ce coin de pays ce qui fut la frontière des langues et des religions ! Les villages en enfilade sont parsemés entre vallons, forêts et pâturages. Les Alpes et de Jura à l’horizon se voient à partir des endroits dégagés. Le dénivelé est moindre après notre traversée jurassienne. Au nord-ouest, le Chasseral domine du haut de ses 1600 mètres … observe-t-il notre périple ?
Salvenach. Un nom ancré dans ma
mémoire. Ma mère évoquait souvent ce village. Elle est née à un jet de pierre, à
Cressier-sur-Morat. Jeune fille, dans les années 30, elle livrait le courrier à
vélo postal torpedo à Salvenach et
dans d’autres villages environnants. Son voisin d’alors, le châtelain Gonsague de Reynold décrit dans un
ouvrage sa vision abstraite de la géographie de notre pays : « D’abord
la ligne bleue des lacs, les paysages de collines et de vallées du Plateau les
sombres forêts des Préalpes et tout en haut les hauts sommets » On imagine
un tableau de Hodler.
L’itinéraire nous envoie
précisément dans ces paysages de forêts et de campagne. Petits domaines survivant
de justesse avec l’aide de mère Helvetia,
ce que dit le guide TST, dans un
paysage bucolique où résonne le samedi les pétarades des stands de tirs … ce
qu’il ne dit pas. Les nuisances nous suivent jusqu’à un marais protégé aux abords de la Sarine.
Nous passons un pont enjambant la Sarine bordée ici de falaises moins imposantes qu’elles le sont en ville de Fribourg. Un pêcheur ce samedi s’est installé sur la berge. Du pont, nous le voyons qui attend patiemment le poisson. Passé le confluent Sarine-Singine, on aperçoit à travers les feuillages au loin sur sa colline, le joli château de la bourgade de Laupen, témoin à l'instar de Morat d’une célèbre bataille.
A deux pas de la petite cité ds Stedtli comme l’appellent les gens d’ici, l’Hôtel Bären à Laupen constitue une agréable parenthèse dans notre périple. Lit douillet, bonne table. Les patrons sont sympas, bien qu’ils nous aient laissés devant la porte fermée ! Une histoire de clé oubliée. Mais tout est rentré dans l’ordre. Un restaurateur en congé, pensez par une si belle journée, est sorti. Il est sur le court de tennis, … et on ne lui en voudra pas ! Nous avons finalement bien ri ensemble. Monsieur Schmid a fait son apprentissage de cuisinier à l’hôtel du Milieu du Monde à Grandvaux, fin des années 70. On a parlé bien entendu de Lavaux et de ses vins. Il était heureux de pouvoir pratiquer le français. Rares sont ses clients francophones.
marais protégé près de Kriechenwil |
Nous passons un pont enjambant la Sarine bordée ici de falaises moins imposantes qu’elles le sont en ville de Fribourg. Un pêcheur ce samedi s’est installé sur la berge. Du pont, nous le voyons qui attend patiemment le poisson. Passé le confluent Sarine-Singine, on aperçoit à travers les feuillages au loin sur sa colline, le joli château de la bourgade de Laupen, témoin à l'instar de Morat d’une célèbre bataille.
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