20km - vendredi 18 septembre 2015
L’ascension au sommet du col
est prévue en trois étapes dans la vallée de la Reuss, corridor de transit. Le plus
important axe nord-sud d’Europe, avec nuisances ferroviaire et routière. Passage
chargé d’histoire, pour témoins sentiers de porteur, tours de gardes, églises
et auberges légendaires. La montée nous projette dans un cadre grandiose de
falaises, forêts, pâturages dominés par les hauts sommets. Un paysage que nous
découvrons. Le trajet en voiture ou en train comme nous l’avons déjà vécu,
n’offre pas les mêmes les dimensions d’ensemble du paysage.
Départ dans la nature à 9 heures, sous une pluie
battante. Nous faisons bon usage de nos pèlerines. Avec raison, le
restaurateur de Laupen avait bien dit, alors que nous craignions les
averses : «Il n’y a pas de mauvais temps, mais seulement de mauvais
équipements » Nos pèlerines sont ultra légères. Pliées, elles tiennent
dans la poche. Immenses, elles protègent au maximum notre équipement, sacs à
dos inclus.
Nous cheminons sur le bas-côté
droit de la vallée. Entamant la montée, découverte étrange du « Chemin des Anges » Le long de
galeries creusées dans la roche, dans une odeur de pierre humide s’étalent,
en nombre infini, des statuettes, images d’angelots accrochées aux murs ou
posées au sol, sur des dizaines de mètres. Tracé d’un pèlerinage ? La
question reste posée. Malgré nos recherches ultérieures, nous ne savons
toujours pas. D’ici, notre champ de vision vers la vallée, en contre-bas, dévoile
du plus concret : de gigantesques parkings pour les camionneurs transitaires.
Leur chambre à coucher en quelque sorte!
Maintenant, pointe au loin le
clocher de l’église de Erstfeld. Nous
passons sur l’autre rive à proximité d’un ancien quai, étonnant dédales d’ardoise. La gare des marchandises de la ligne ferroviaire du Gothard (nous ne la verrons
pas) se trouve dans les parages.
Peu avant Amsteg, l’important
lotissement de baraques des ouvriers du
nouveau tunnel. Il s’étend en bordure d’une Reuss bruyante. Trouve-t-on le
sommeil à pareil endroit ? Il est midi,
nous nous séchons et nous réchauffons dans un resto d’Amsteg situé sous
l’arche d’un pont. Salle sombre, austère. Bons Spaghetti au menu.
D’Amsteg, la marche reprend sur
un fort raidillon. La contrée est plus calme, sous un ciel devenu serein.
Le long du chemin, de
minuscules constructions en béton servent d’abri en cas d’avalanches. Au
passage, une ravissante chapelle, de superbes maisons uranaises datant du 16ème
et du 17ème. Epargnés des nuisances, abrités par les collines, certains
villages ne sont pas désertés.
Le bruit des remous de la
rivière reprend en amont, étouffant celui de l’autoroute. Puis celui des
moteurs l’emporte. Et ainsi de suite. Parfois nous surplombons le trafic, puis un pont de béton passe au-dessus de nos
têtes. Evitant tunnels et routes, le parcours nous fait monter et redescendre
sans cesse. Au niveau de la rivière, des panneaux rappellent la montée des eaux
et la meilleure mesure à prendre en cas de danger … courir !
Nous poursuivons sur le
sentier panoramique Gottardo créé en
2007, sous la devise « rail, nature, culture » Il offre aux randonneurs des sensations fortes,
comme par exemple la vue du plus haut pont CFF, en passant sans s’en douter sur
l’ancien bunker fédéral. Des panneaux jalonnant le parcours informent sur
l’histoire de cette incroyable vallée de passage, sur la construction des
tunnels et des routes, sur son rôle durant la dernière guerre. Sa flore, sa
faune. Peu avant Gurtnellen, une étroite passerelle de 200m de long, bien
stable Dieu soit loué, nous reconduit sur la rive gauche de la Reus.
A Wiler Gurtnellen, nous nous réchauffons
au mythique hôtel-restaurant Le Gothard, que des dames âgées préservent de la
fermeture. Puis prenons le car postal, plein à craquer de travailleurs et
écoliers, retour à Attinghausen. Sympa, le chauffeur ! Il quitte son
poste pour nous conseiller une correspondance écourtant le trajet.
Tôt le lendemain, nous amenons
nos bagages à Andermatt via Altdorf par le train, changement à Göschenen. Puis
retour à Gurtnellen pour une étape tout aussi passionnante. Des va-et-vient auxquels
nous nous sommes habitués et qui nous permettent de vivre d’autres réalités.
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