28. Bellinzona-Isone


12 km - vendredi 25 septembre 2015

Fin du trajet au plat sur le Talweg puis une montée de 810 m, essentiellement dans les bois. Nous ne poussons pas jusqu'à Tesserete.





Dans la zone piétonne de la belle ville de Bellinzona, le départ du centre tient plutôt du lèche-vitrine. Nous suivons scrupuleusement - une erreur est si vite arrivée - les indications du TST, et poursuivons sur le trottoir vers Giubiasco. Les deux localités n’en font qu’une. On ne s’étonnera pas, un mois plus tard, d’apprendre, par le TJ, le jumelage de Bellinzona avec ses communes voisines.


Place de l'Indépendance à Bellinzona
Piazza Governo, vue sur il Castel Grande

Il est 10 heures du matin et déjà, la fatigue est manifeste. Pour Jon qui enchaîne les étapes et pour moi engourdie par trop d’heures de sommeil. Le trajet paraît long sur le trottoir filant  jusqu’à la Piazza Grande à Giubiasco, grand parc vert décoré en ce moment de travaux d’écoliers. Dans le contexte d’un concours sur un thème écolo, les enfants ont créé d’amusants bricolages à partir d’objets de récupération. Des véritables chefs d’œuvres pour quelques uns.  

A proximité, nous nous asseyons pour prendre un café/croissant dans un bistro tenu, comme c’est souvent le cas, par des alémaniques. Ni la patronne, ni les clients fumant  sur la terrasse ne connaissent l’existence de l’itinéraire à emprunter vers « la Cima del Dentro » qu’indique le TST  Connaissent-ils peut-être le sommet sous le nom de Monte Ceneri. Il doit y avoir lapsus.

Début de montée pentue parmi les dernières habitations. Rencontre d’un groupe d’adultes  pratiquant le nordic walking ! Ils se séparent et vont probablement se doucher et boire leur café !
Quant à nous, mal partis, c’est après quelques cents mètres de fausse route que nous trouvons  notre chemin ! Décidément, les sorties de villes ne sont pas évidentes ! Nous passons sur un replat à travers une aire de détente entourée d’un cercle de peupliers … comme sorti d’un conte. Image de rêve, doux prélude aux efforts annoncés … 

… une véritable escalade ! Essentiellement forestier, le sentier avec indications peu claires demande une concentration sans faille. Malgré tout, à petits pas, nous gagnons de l’altitude. Quelques cueilleurs de champignons à l’affût évitent de se faire voir. Vers l’aire d’arrivée d’un petit téléférique (peut-être privé comme on en a déjà rencontré) une clairière ensoleillée inattendue permet de nous essorer un peu. Pique-nique bienvenu. Prise de force indispensable. La suite s’avère tout aussi corsée sur un chemin en dédales contournant des zones de roches. Certains endroits sont vertigineux : sentiers très étroits, glissants, aux abords d’immenses ravins à pic qu’on n’ose à peine regarder ! Heureusement, cela ne dure pas. De temps à autre, à travers les arbres une belle vue sur la vallée, Locarno et il Lago Maggiore. Et toujours la rumeur de l’autoroute !
 
Soudain, apparition surréaliste : un homme âgé descend au pas d’escargot, s’appuyant fermement sur ses deux bâtons. Il nous apprend que le sommet de la Cima n’est plus qu’à 50 m ! Pour un habitué comme lui, qui descend en prenant tout son temps à Giubiasco, le parcours, montée comme descente est « una bella passegiata »  Quel courage à son âge ! Félicitations ! Nous lui souhaitons  bonne route.

Le sentier débouche à l’orée du bois au pied de l’antenne du Ceneri, sur un champ de tir militaire. Conscients que cette zone puisse être parfois fermée, nous nous estimons chanceux de ne pas devoir attendre avant de poursuivre. Il aurait fallu s’en informer avant de monter, détail qui a échappé aux randonneurs en herbe que nous sommes encore. La vue sur le littoral, la plaine de Magadino, est superbe. Trop court est le passage avant d’emprunter, un sentier pierreux le long d’un ruisseau dans une forêt de marronniers. Par endroits nous marchons sur des plaques d’ardoise scintillantes dans les rais du soleil à travers les feuillages. Magique ! 


Superbe descente vers Isone

Belle quiétude … mais rien n’est parfait : soudain le bruit infernal d’un hélicoptère !  On l’avait momentanément oublié : Isone est un lieu d’entrainement militaire. Les grenadiers de notre armée suivent leur formation dans ce paradis. Le lendemain matin, samedi, nous entendrons encore quelques résonements de rafales des recrues vidant le magasin de leur fusil.



Passés la forêt, le soleil est celui que nous aimons, chaud comme dans les montagnes grecques. L’hélico s’est tu. Le village d’Isone, dans la charmante vallée éponime, semble mort A la terrasse de l’hôtel, la cervoise fraîche bue à pleines gorgées étanche notre grande soif. Sur le petit balcon de la chambre située plein sud, nos vêtements détrempés sèchent au soleil. Un soleil de fin de journée qui vient nous réchauffer jusque dans notre lit. Nous nous sommes permis une petite sieste. Dehors sur la place, il y a maintenant de l’animation, caractéristique du sud. Le son des voix est monté en décibels. Musique d’une langue qui flatte nos oreilles. Tout est devenu plus latin.

Le soir. Délicieux parmesan à l’apéro ; les champignons pour la ième fois au menu. Chouette  ambiance au resto noir de monde. Les hommes venus boire un verre après leur travail. Ils reviennent plus tard pour le match de hockey sur grand écran. Ces messieurs sont plutôt fans d’Ambri-Piotta, pourtant géographiquement plus proches de Lugano, qui joue ce soir contre … Gottéron. Mais pas d’excès de fanatisme. Ils ne perturberont pas notre sommeil de couche-tôt.



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