12 km - mardi 22
septembre 2015
Réveil dans une mer de
brouillard. La pluie heureusement nous épargnera pour la journée. Notre parcours, selon le TST, s’annonce quasiment plat … montées et descentes ne manquent pourtant
pas. Ravins à escalader, torrents à chevaucher. La flore se diversifie nettement. L’eau
coule de partout : ri del Ri, ri del Sciresa, ri par ci, ri par là.
Découverte des villages de
Calpionga, Rossura, Tengia nichés dans
les hauteurs. Ils rappellent combien rude était la vie des montagnards, difficiles
les trajets des muletiers et leurs
fidèles compagnons les mulets, les ânes, engagés dans les sentiers étroits et emplis d’embûches. Que
nous escaladons aujourd’hui avec peine.
Les châtaigniers se multiplient.
Les marrons jonchent le sol parmi les premières feuilles mortes. (On se réjouit de les croquer l'hiver prochain). L’humidité
amplifie les effluves de chanterelles et bolets. Un florilège d’amanites a
poussé en bordure de forêt, du jamais vu. Aussi, les premiers colchiques. On
constate que les sous-bois sont exempts de prêle. Quelle chance ont les
Tessinois ! Cette mauvaise herbe est envahissante dans les bois du Jorat
et même dans notre jardin!
Dans
les villages, les maisons bien conservées diffèrent de la solide
construction de pierre typique du Tessin à celle en bois de la Léventine. De
petits sanctuaires, oratoires de dévotion à la Madone éplorée ou souriante, apparaissent en bordure de chemin. Encombrés
de bougies, images saintes, ex-votos, fleurs artificielles, évocations de
Sainte Marie d’ici et d’ailleurs. A Calonico, l’église domine superbement
perchée sur un promontoire rocheux, endroit stratégique, bien visible aux
voyageurs transitant dans la vallée.
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La fameuse église de Calonico |
L’accès à notre chambre se
fait par un escalier en caillebotis à extérieur … vertigineux ! La chambre
avec salle de bain-WC est plus confortable. De la terrasse on distingue, à
travers les bancs de brouillard, les sommets blanchis par la première neige. La
nature est détrempée. Pas idéale pour notre marche du lendemain en descente à
pic vers Biasca.
Au bistro, les hommes de
l’endroit de tous âges passent prendre un verre. Ils bavardent au bar. A la
table ronde, d’autres tapent le carton. L’un des joueurs se fâche. Une dispute
éclate. On n’en a pas saisi le pourquoi. Leur dialecte nous échappe. Mais le
calme est vite rétabli. A la salle à manger, un couple de Canadiens égarés. Ils
visitent notre pays pour la première fois : « Nous visitons la
Suisse, par la route, en excluant de visiter les villes »
L’anti-pasti s’impose. Le vin
de la maison que nous conseille la patronne aussi. Son beau-fils nous concocte la suite, toujours à
l’italienne. Bien mangé, bien bu, bien dormi. Agréable parenthèse de notre
périple. Merci à la patronne qui a mis en marche son lave-linge pour nous. « Grazie
Signora ! » Il était temps que nos fringues soient rafraichies!
Il pleut à verse toute la
nuit. Après huit étapes d’affilée depuis Kerns, je sens le besoin d’une pause. Refusant de descendre vers
la vallée sur les chemins forestiers glissants, j’emprunte seule les transports
publics jusqu’à Biasca, puis Bellinzona que je me réjouis de visiter le
lendemain. Deux jours … de tourisme plus classique, plus cool.
Pas de risque de glissade non
plus pour Jon qui bien reposé part d’un pas léger par une voie, plus sûre, que
lui indique un indigène. A travers les vignes direction la vallée puis Biasca,
il fait même des détours sur la traversée du TST !
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