25. Osco-Anzonico


12 km - mardi 22 septembre 2015

Réveil dans une mer de brouillard. La pluie heureusement nous épargnera pour la journée.  Notre parcours, selon le TST, s’annonce quasiment plat … montées et descentes ne manquent pourtant pas. Ravins à escalader, torrents à chevaucher.  La flore se diversifie nettement. L’eau coule de partout : ri del Ri, ri del Sciresa, ri par ci, ri par là.




Découverte des villages de Calpionga, Rossura, Tengia nichés dans les hauteurs. Ils rappellent combien rude était la vie des montagnards, difficiles les trajets des muletiers et leurs fidèles compagnons les mulets, les ânes, engagés dans les  sentiers étroits et emplis d’embûches. Que nous escaladons aujourd’hui avec peine.

Les châtaigniers se multiplient. Les marrons jonchent le sol parmi les premières feuilles mortes. (On se réjouit de les croquer l'hiver prochain). L’humidité amplifie les effluves de chanterelles et  bolets. Un florilège d’amanites a poussé en bordure de forêt, du jamais vu. Aussi, les premiers colchiques. On constate que les sous-bois sont exempts de prêle. Quelle chance ont les Tessinois ! Cette mauvaise herbe est envahissante dans les bois du Jorat et même dans notre jardin!


                                                                               


Dans les villages, les maisons bien conservées diffèrent de la solide construction de pierre typique du Tessin à celle en bois de la Léventine. De petits sanctuaires, oratoires de dévotion à la Madone éplorée ou souriante, apparaissent en bordure de chemin. Encombrés de bougies, images saintes, ex-votos, fleurs artificielles, évocations de Sainte Marie d’ici et d’ailleurs. A Calonico,  l’église domine superbement perchée sur un promontoire rocheux, endroit stratégique, bien visible aux voyageurs transitant dans la vallée.


La fameuse église de Calonico

Une pluie fine nous mouille à peine. L’air se rafraîchit en fin de parcours. Encore une longue montée sur la petite route asphaltée menant au village d’Anzonico. Hâte d’arriver. La chambre est réservée à l’unique hôtel restaurant ouvert en fin de saison. Tenu par la même famille depuis plus de cent ans, la qualité de l’accueil assurée.




L’accès à notre chambre se fait par un escalier en caillebotis à extérieur … vertigineux ! La chambre avec salle de bain-WC est plus confortable. De la terrasse on distingue, à travers les bancs de brouillard, les sommets blanchis par la première neige. La nature est détrempée. Pas idéale pour notre marche du lendemain en descente à pic vers Biasca.

Au bistro, les hommes de l’endroit de tous âges passent prendre un verre. Ils bavardent au bar. A la table ronde, d’autres tapent le carton. L’un des joueurs se fâche. Une dispute éclate. On n’en a pas saisi le pourquoi. Leur dialecte nous échappe. Mais le calme est vite rétabli. A la salle à manger, un couple de Canadiens égarés. Ils visitent notre pays pour la première fois : « Nous visitons la Suisse, par la route, en excluant de visiter les villes »

L’anti-pasti s’impose. Le vin de la maison que nous conseille la patronne aussi. Son beau-fils  nous concocte la suite, toujours à l’italienne. Bien mangé, bien bu, bien dormi. Agréable parenthèse de notre périple. Merci à la patronne qui a mis en marche son lave-linge pour nous.  « Grazie Signora ! » Il était temps que nos fringues soient rafraichies!

Il pleut à verse toute la nuit. Après huit étapes d’affilée depuis Kerns, je sens  le besoin d’une pause. Refusant de descendre vers la vallée sur les chemins forestiers glissants, j’emprunte seule les transports publics jusqu’à Biasca, puis Bellinzona que je me réjouis de visiter le lendemain. Deux jours … de tourisme plus classique, plus cool.

Pas de risque de glissade non plus pour Jon qui bien reposé part d’un pas léger par une voie, plus sûre, que lui indique un indigène. A travers les vignes direction la vallée puis Biasca, il fait même des détours sur la traversée du TST !


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