20km - dimanche 20 septembre 2015
Deux étapes d'une journée
Sur le sentier des muletiers
et la route des postillons. Le passage du col du Gothard fait partie de nos
coups de cœur. La journée s’annonce ensoleillée et la forte bise à affronter ce
dimanche donne un peu plus de piment à notre déjà passionnante aventure.
A l’Hôtel Métropole d’Andermatt,
la chambre chauffée, tranquille, permet d’étaler notre équipement, de faire une
petite lessive, de passer une bonne nuit de sommeil. Bien mangé aussi à la table de son
restaurant animé ce samedi soir. Une brigade de jeunes hongrois et allemands est fort occupée au service d’une cohorte de retraités en sortie.
Plutôt insolite, à un jet de
pierre : une exposition de voitures de luxe … dans l’aire d’entrée du
complexe hôtelier d’un certain Samih Sawiri.
Dimanche 9 heures le matin. Repartis le
pied léger sur le plateau d’Ursenen, à travers la zone du terrain de golf. Mince! le bruit de la tondeuse à gazon ! L’entretien du green a déjà commencé.
A 4km d’Andermatt, le village d’Hospental, dernière agglomération avant d’entamer la montée au sommet. Grande
église entourée de vieilles maisons uranaises bellement restaurées. A
proximité, une vieille tour carrée. Nous sommes à la bifurcation des directions Furka/Gothard. Dans
une chapelle voisine, cette inscription : « Ici se sépare le chemin. Oh ! ami, où vas-tu ? Veux-tu
aller vers la Rome éternelle, redescendre vers la Saint Cologne, en direction
du Rhin allemand, ou aller loin vers l’ouest en direction du pays des Francs ? »
Nous poursuivons vers la Rome éternelle,
sur le sentier des porteurs, par le col mythique. Le long de La Reuss, qui maintenant bouillonne discrètement, s’étale une végétation de fin de saison. On imagine
les rhododendrons en fleurs au printemps. Notre chemin chevauche les rocailles, traverse
les pâturages. Attention bovins! Dans ce magnifique cercle alpin, une
construction insolite ressemblant à un kiosque à musique, aspect monument
soviétique. Le guide TST nous éclaire sur son utilité. Elle permet
l’aération du tunnel … sous nos pieds.
Etonnamment peu de randonneurs
rencontrés sur le parcours en ce dimanche d'été, plutôt des cyclistes lorsque notre
chemin longe brièvement la voie routière. Dernière tirée menant au sommet, l’ancienne
route pavée des postillons, récemment restaurée, en pente douce, aux abords de
petits lacs. Imaginons les pavés de la rue de Bourg à Lausanne sur 4 km. Une
famille zurichoise, malgré la forte bise, s’installe tant bien que mal dans un pâturage pour le
pique-nique. Des pêcheurs s’adonnent à leur sport
dominical. Notre guide rappelle que le massif du Gothard est un véritable château
d’eau. Le Rhin, le Rhône, la Reuss et le Ticino prennent leur source dans cet important
cercle alpin.
En fin de parcours, il est
possible de quitter la route pour marcher sur de larges plaques de roche. On
voit d’ici le monde qui afflue au sommet du col. Vers l’hospice, les parkings sont
combles.
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©André Locher http://www.swisscastles.ch |
Ouf ! Nous y voilà. Deux
milles cent et dix mètre d’altitude à l’arrivée. Soleil éclatant et forte bise. A l’abri d’une pierre
chauffée par Hélios - dossier bienvenu à nos dos détrempés - la pause
pique-nique nous donne de la vigueur et l’envie de poursuivre. Pourquoi pas jusqu’à
Airolo. Allons y ! Tant que nos jambes nous portent ! Nous quittons
le frisquet du col pour un climat plus serein.
La descente vers
Airolo : un coup de cœur. Nous dévallons, foulant l’ancienne route de la
Tremola - 1200m de dénivellation sur 8 km - et coupant ses virages en lacets. La
route est pavée sur le premier tiers. Jadis empruntée par les malle-postes, elle
fait partie des trésors du patrimoine. On imagine la scène de « La
diligence du Gothard » de Rudolph Koller gravée dans la mémoire commune des Helvètes. Aujourd’hui par cette très forte bise, on y croise que quelques rares
nostalgiques roulant dans de vieux tacots et des motards héroïques. La Tremola
est paraît-il un must pour les cyclistes. Construite par Francesco Meschini entre
1827 et 1830, la route et son cadre ont servi
de décor de cinéma. On comprend la fascination des réalisateurs pour cet
endroit.
Nous respirons pleinement
l’air et le soleil. Le panorama est grandiose, vertigineux. Des torrents se
déversent de tous côtés. Cerise sur le gâteau : soudain une famille de
marmottes. Nous apercevant, elles se figent sur leur postérieure comme des
statues de sel. Un bonheur !
Airolo enfin dans notre champ
de vision. La pente est sérieuse, qui amène directement à la gare CFF et
routière. Ici pause méritée à une terrasse ensoleillée. A deux pas, un imposant
mémorial rappelle la mort accidentelle des ouvriers pendant la construction du
tunnel.
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