16km - samedi
29 août 2015
La
région du Jura donne une première impression de la diversité
topographique de la traversée du Trans
Swiss Trail no2 des itinéraires nationaux, allant de Porrentruy à Lugano. Jon a décidé d’affronter d'affilée les étapes, soit 480km, comportant 16.500m de dénivelé cumulé, du parcours balisé
de cette traversée du pays en diagonale. Défi lancé !
Arrivés
la veille au camping de Saignelégier, nous passons la
nuit dans notre bus California, et le quittons au petit matin par
les transports publics pour Porrentruy-gare, point de départ de la traversée.
Chef-lieu de l’Ajoie et du Clos-du-Doubs, Porrentruy reste
gravée dans nos mémoires depuis les belles heures passées ici
lors de la Schubertiade. Des
mélodies de quatuor flottent encore dans nos têtes.
Petit-déj à la terrasse d’un
café au centre de Porrentruy. Longue attente avant d’être servis d’un ramequin
… froid. La rue est animée par le marché du samedi. Nous partons direction sud,
vers le haut de la vieille ville. Malgré les recommandations d’un habitant bienveillant
sur le chemin à emprunter, nous nous retrouvons, par un détour inutile, sur la
piste du Parcours Vita! Mal partis!
Chemin retrouvé à l’orée du
bois. Nous bifurquons dans une belle campagne
aux senteurs et à la lumière d’été, longeant d’immenses champs de maïs dans la direction
de la Ferme de Champs Graitoux. Soudain, rencontre insolite : un môme,
10-12 ans tout au plus, une bonne tête, sa planche à roulette sous le bras.
Courageux le p’tit gars fait 5km à pied pour se rendre à son entraînement!
Les panneaux indicateurs sont
clairs ; restons attentifs néanmoins ! Jusqu’à St-Ursanne la région, très
peu habitée, compte beaucoup de forêts. Bêtas, nous négligeons un détail
important : dans ce coin du pays, l’eau ne coule pas de source. Ni
ruisseau, ni fontaine, pas un filet d’eau sur le parcours. La chaleur de ce
week-end, un des plus chauds de l’été, n’épargne pas notre première journée de
périple. La montée jusqu’à la crête des Chainions, à 885m, est rude pour les
débutants randonneurs que nous sommes. Arrivés au sommet enfin, ruisselants de
sueur, c’est déjà la troisième pause pour reprendre notre souffle, s’éponger, s’étendre
sur l’herbe. Endroit peu dégagé. Pas de vue. Dans le gîte, à un jet de pierre,
une sono à pleins tubes. Une fête de fin de semaine. Pas le courage de marcher
cent mètres de plus pour quémander de l’eau, imaginant qu’une fontaine, voire
un bistro apparaîtra tout soudain le long du trajet. Utopie!
Bagage trop lourd, crampes de
Jon, ses lunettes optiques perdues sur le chemin, gourdes à sec, soif intense … c’en est
trop par une telle chaleur! Sur le versant descendant, senteurs
de bois surchauffé, chant des oiseaux nous apportent un réconfort certain. Sur
les sentiers en lacets, le parcours semble pourtant interminable. La forêt, soudain, fait
place à des pâturages boisés.
Village de Seleute enfin. A la terrasse de l'Auberge de la Fontaine affichant Calanda (oui la bière grisonne ici), nous buvons la panachée à pleines gorgées.
Village de Seleute enfin. A la terrasse de l'Auberge de la Fontaine affichant Calanda (oui la bière grisonne ici), nous buvons la panachée à pleines gorgées.
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Auberge de la Fontaine à Seleute |
Les guêpes ont repéré nos verres. Le
restaurateur explique que très récemment un client s’est fait cruellement piquer dans la bouche par l’insecte désobligeant!
Sympa, le gars fait le plein d'eau fraîche de nos gourdes. Il nous assure que jusqu’à Saint-Ursanne, ce n’est que de la descente.
C’est sans compter un dernier et méchant raidillon de ravin. Là, les crampes aux mollets reprennent pour Jon … et l’obligent à s’allonger sur le sentier ! Plus loin, autre situation insolite: deux chevaux reniflent son sac à dos. Trop beau! Ainsi le long du chemin se succèdent des situations insolites, qui allègent l’effort, ou pas.
Le paysage se dégage et laisse entrevoir la vallée boisée du Doubs d’où émergent bientôt les premières habitations de Saint-Ursanne. A l’arrivée, enfin le rafraîchissement absolu : une copieuse cervoise à l’ombre des platanes, à deux pas de la belle église romane. Sous les combles à l’hôtel de la Cigogne, notre équipement détrempé s’étale tant bien que mal sur les meubles et à la fenêtre d’une jolie chambrette. Repas à la terrasse de La Demie-Lune au bord du Doubs. Succulente tarte flambée. Grande hâte d’aller se coucher et dormir.
C’est sans compter un dernier et méchant raidillon de ravin. Là, les crampes aux mollets reprennent pour Jon … et l’obligent à s’allonger sur le sentier ! Plus loin, autre situation insolite: deux chevaux reniflent son sac à dos. Trop beau! Ainsi le long du chemin se succèdent des situations insolites, qui allègent l’effort, ou pas.
Le paysage se dégage et laisse entrevoir la vallée boisée du Doubs d’où émergent bientôt les premières habitations de Saint-Ursanne. A l’arrivée, enfin le rafraîchissement absolu : une copieuse cervoise à l’ombre des platanes, à deux pas de la belle église romane. Sous les combles à l’hôtel de la Cigogne, notre équipement détrempé s’étale tant bien que mal sur les meubles et à la fenêtre d’une jolie chambrette. Repas à la terrasse de La Demie-Lune au bord du Doubs. Succulente tarte flambée. Grande hâte d’aller se coucher et dormir.
Pas de chance! Tout au
long de la nuit, nous parviennent les tintamarres : sons des cloches, pétarades
de motards, rires dus à quelque excès d’alcool. Fièvre du samedi soir. On est à
la veille du traditionnel marché LesEstivades, brocante annuelle de St-Ursanne. Pour Jon encore pris de crampes, la nuit est quasiment blanche. Il est urgent de se procurer du magnésium!
Malheureusement, on ne trouvera ni pharmacie ni médecin dans le bled.
Saint-Ursanne au petit matin. Alors
que mon Jon, sommeil retrouvé, dort comme un loir, je prends un premier café à
l’endroit où les paysans viennent couler le lait. Une file de 4X4 en attente. Echange
de quelques mots avec l’un d’eux autour des vaches cornées, pas
cornées, canicules, manque d’eau, prix du lait … livré quotidiennement à Estavayer ! Vous avez bien dit Estavayer
dans la Broye fribourgeoise ? Oui !
Agréable atmosphère dans les
rues. Les stands se mettent en place depuis l'aurore pour Les
Estivades. L’échope du bouquiniste deuxième main a déjà ouvert. Je choisis Colline
de Giono. Sympa le gars, un peu nostalgique, me l’offre parce que le roman
était son sujet de mémoire à l’uni.
Moment de flânerie avec Jon
sur le marché. Doux instant au soleil du matin pour un dernier café, à deux pas
de l’hôtel de La Couronne. Nous connaissons bien l’endroit pour y avoir fêté la Saint Martin. Dans nos mémoires, les heures de
festivités autour du menu tout-cochon avec des amis.
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